Discussion:Constantin Cavafy
- Admissibilité
- Neutralité
- Droit d'auteur
- Article de qualité
- Bon article
- Lumière sur
- À faire
- Archives
- Commons
Deux poèmes[modifier le code]
En attendant les Barbares
Qu'attendons-nous, rassemblés ainsi sur la place?
-Les Barbares vont arriver aujourd'hui.
-Pourquoi un tel marasme au Sénat? Pourqoi les Sénateurs restent-ils sans légiférer?
-C'est que les Barbares arrivent aujourd'hui.Quelles lois voteraient les Sénateurs? Quand ils viendront, les Barbares feront la loi.
-Pourquoi notre Empereur, levé dès l'aurore, siège-t-il sous un dais aux portes de la ville, solennel, et la couronne en tête?
-C'est que les Barbares arrivent aujourd'hui. L'Empereur s'apprête à recevoir leur chef;il a même fait préparer un parchemin qui lui octroie des appellations honorifiques et des titres.
-Pourquoi nos deux consuls et nos préteurs arborent-ils leur rouge toge brodée? Pourquoi se parent-ils
de bracelets d'améthystes et de bagues étincelantes? Pourquoi portent-ils leurs cannes précieuses et finement ciselées?
-C'est que les Barbares arrivent aujourd'hui, et ces couteux objets éblouissent les Barbares.
-Pourquoi nos habiles rhéteurs ne pérorent-ils pas avec leur coutumière éloquence?
-C'est que les Barbares arrivent aujourd'hui. Eux, ils n'apprécient ni les belles phrases ni les longs discours.
-Et pourquoi, subitement, cette inquiétude et ce trouble? Comme les visages sont devenus graves! Pourquoi les rues et les places se désemplissent-elles si vite, et pourquoi restent-ils tous chez eux d'un air sombre?
-C'est que la nuit est tombée, et que les Barbares n'arrivent pas. Et des gens sont venus des frontières, et ils disent qu'il n'y a point de Barbares...
Et maintenant, que deviendrons-nous sans Barbares? Ces gens-là, c'était quand même une solution!
Jours de 1903
Je ne les ai pas retrouvés, eux que j' avais si vite oubliés. Les yeux pleins de charme, le blême visage - dans la rue assombrie.
Je ne les ai pas retrouvés, eux que j'avais obtenus tout à fait par hasard, que j'ai si facilement abandonnés, mais qu'ensuite j'ai désirés avec angoisse. Ces yeux pleins de charme, ce blême visage, ces lèvres, je ne les ai pas retrouvés...
- Mettre tout çà sur Wikisource, je suppose Mogador 17 mars 2006 à 07:18 (CET)